Témoignage de Julia

Rencontre avec Julia, hospitalière à Lourdes 


Julia vit sur la paroisse Sainte-Emilie-des Causses, à Onet le château. Elle est l’une des responsables des jeunes qui participent au pèlerinage à Lourdes de l’Hospitalité Aveyronnaise. Elle a 19 ans et est en deuxième année d’Etudes Dentaires, à Valence en Espagne. Nous lui avons demandé de nous raconter son parcours d’hospitalière et de nous dire ce qu’elle retire personnellement de cette activité.


J’ai commencé à participer à l’Hospitalité à 14 ans. Mon frère Sylvain était à l’Hospitalité et il était devenu un responsable des jeunes. Ça m’a donné envie d’accompagner moi aussi des personnes âgées ou malades. Pour certains participants, c’est la seule sortie de l’année ! J’ai déjà fait trois pèlerinages. L’an dernier, je m’étais préparée à y aller, mais au dernier moment, le test covid obligatoire s’est révélé positif et je n’ai pas pu partir. J’étais d’autant plus déçue que je n’avais aucun symptôme.

Notre rôle est d’accompagner les pèlerins : on pousse leurs charriots, pour les amener aux cérémonies ou dans les boutiques, s’ils le veulent. Mais on les aide aussi dans les logements : pour les transferts entre la chambre et le restaurant, et au cours des repas. Les soins de toilette et d’habillage sont faits par les accompagnants adultes, tous bénévoles, même les infirmières et médecins. Il y a aussi des hospitaliers qui s’occupent de l’accompagnement dans les piscines.

Pour le pèlerinage de cette année, il y a environ 90 mineurs de tout l’Aveyron. Des bus partent de Millau, de Villefranche de Rouergue, de Rodez et on se retrouve à Lourdes. Pour aider à sensibiliser des jeunes à nos activités, je suis allée au collège Saint-Joseph l’année dernière, pour présenter l’Hospitalité aux jeunes qui suivent le catéchisme.

L’âge minimum des accompagnants est de 14 ans. Nous sommes logés dans des dortoirs ou des chambres à plusieurs. Nos signes d’identification sont : le béret, le foulard autour du cou et un badge. On nous demande de nous habiller tous, garçons et filles, en tee-shirt blanc et pantalon sombre.

Pour les mineurs qui ne sont jamais venus, nous partons un jour avant, en bus. Nous passons ce jour supplémentaire à leur faire découvrir Lourdes, nous leur expliquons leur rôle. On leur montre comment fonctionnent les charriots. Les autres hospitaliers nous rejoignent le lendemain et on passe les 4 jours suivants tous ensemble.

Les accompagnants mineurs partent dans le même bus. Les majeurs peuvent partir en bus ou en voiture. Je suis majeure, mais comme je suis responsable, je continue à être dans le bus des jeunes. Hors le temps passé avec les pèlerins, il nous faut encadrer les jeunes et leur proposer des moments de détente. Il y a des moments dans la journée où on reste entre nous, on en profite pour discuter et chanter. On peut aussi participer au chemin de croix

Il y a deux soirées spéciales. La retraite aux flambeaux : chaque hospitalier tient un flambeau. Et la soirée de l’engagement : des personnes s’engagent publiquement à revenir aussi longtemps qu’ils le pourront. C’est une soirée riche d’émotions. Les autres soirs, on a des veillées entre jeunes, ce sont nos moments de détente. Il y a des hospitaliers musiciens qui viennent avec leurs instruments. Pendant les messes aussi, on chante et on tape dans les mains.

Je connais des jeunes qui ne sont pas forcément croyants mais qui viennent tout de même à Lourdes avec nous. C’est une façon pour eux de venir en aide aux personnes fragiles mais également de se rapprocher de la religion qu’ils connaissent peu.

On se couche au plus tard vers 23 heures : vu qu’on marche beaucoup pendant les journées, on est un peu fatigués mais on est très heureux de tous ces moments partagés, entre jeunes ou avec les personnes âgées. Il y a des moments émouvants, quand une personne âgée nous fait des confidences sur sa vie. Les pèlerins sont très gentils, ils sont contents de parler avec nous, ils nous racontent un peu leur vie.

Nous participons aux frais de notre pèlerinage à hauteur de 120 euros pour les mineurs (l’aller-retour en bus, cinq jours d’hébergement et repas.)

J’ai commencé à participer à l’Hospitalité Aveyronnaise pour aider des personnes dépendantes et j’ai découvert avec plaisir les relations avec les autres accompagnants. Certains sont devenus des amis très proches. Je me sens bien quand je suis là-bas, et il me semble que ça me donne de la force pendant l’année qui suit le pèlerinage. Et puis je ramène à mes grands-parents de l’eau bénite, une façon de penser à eux !

 

Nous souhaitons à Julia un très bon pèlerinage et une brillante continuation de son projet professionnel : l’Aveyron a besoin de dentistes !