La nouvelle mission de
Sœur Clotilde

Les paroissiens de Notre-Dame de l’Aube n’ont plus la joie de voir Sœur Clotilde avec son inaltérable sourire, participer aux célébrations, animer les rencontres de caté... Elle n’est pas loin de nous. Nous l’avons rencontrée pour lui demander de nous parler de sa nouvelle mission.

Je continue la mission dans la communauté des sœurs de Sainte Marie à Rodez ; Jadis appelées sœurs de l’Union Saint François de Sales, et reconnues sous le nom du lycée où elles enseignaient : les religieuses de Sainte Procule. En Aveyron, nous avons quelques communautés dont celle de Rodez dans la Paroisse notre Dame de L’Assomption, les communautés de la Primaube, de Sainte Radegonde, de Saint Geniez d’Olt, et deux lieux de présence à Bezonne et à Bozouls.

Envoyée par la Responsable Régionale de notre Congrégation, j’y suis depuis septembre 2020 avec pour objectif de partager la vie communautaire et de chercher un travail professionnel.

De nos jours, beaucoup de sœurs de notre congrégation en France sont à la retraite. D’où l’importance pour les plus jeunes, ayant obtenu leur titre de séjour de longue durée, avec la possibilité de travailler, de s’engager dans une activité salariale ou indemnisée, afin de soutenir financièrement la mission de la Congrégation, mais aussi d’expérimenter le travail dans une structure non ecclésiale.

J’ai trouvé un travail à l’UDSMA, dans le service d’aide à domicile, auprès des personnes vulnérables : personnes âgées, en situation de handicap ou ayant besoin d’une aide ponctuelle suite à une maladie, un accident ou une autre situation nécessitant une aide.

Après quelques mois d’expérience de travail, j’ai eu la chance de suivre et de valider la formation « d’Assistante de Vie aux Familles », de novembre 2020 à février 2021, à la Maison Familiale Rurale de Naucelle. Cette formation, théorique et pratique avait pour but de nous permettre d’acquérir d’une part, un certificat de compétence professionnel (CCPI), pour entretenir le logement et le linge d’un particulier, et d’autre part, un certificat de compétence professionnel, (CCP2) pour accompagner la personne aidée, dans les gestes et les actes de la vie quotidienne.

Je pense pouvoir poursuivre la formation en vue de valider le troisième module, le CCP3, qui consiste à relayer les parents pour la prise en charge de leurs enfants. C’est seulement après la validation des trois modules que je pourrais avoir le titre professionnel « d’Assistante de Vie aux Familles ».

Les interventions auprès des personnes bénéficiaires sont planifiées par les responsables du service à domicile de l’UDSMA ; leur durée déterminée, ainsi que l’objectif et le contenu de la mission.

Les activités que je réalise sont essentiellement de l’entretien du logement et du linge à 80%, l’appui en doublon aux aides-soignantes pour la mobilisation de la personne (le change, la toilette, lever ou coucher). Je fais également de l’accompagnement pour les courses, la préparation ou la prise du repas, la plonge après le service, de l’animation sous forme de présence auprès des personnes, en vue de solliciter et d’éveiller leurs capacités restantes.

Toutes ces activités, je les réalise avec le souci de mettre la personne au centre, afin de contribuer à son bien-être, à son épanouissement. Consciente que de la qualité de mon intervention dépend la qualité de relation établie avec la personne, j’essaie de me mettre à leur écoute afin d’entendre leurs besoins, de sentir leurs attentes et de réagir en conséquence, avec leur contribution, leur participation, leur aide dans la mesure du possible.

C’est un métier physiquement fatiguant, mais profondément très humain. L’accueil, la confiance que je perçois chez les uns et les autres me donnent de l’énergie, du goût à ce que je vis. Ce métier est pour moi, « un donner – recevoir ». Un échange passionnant, fraternel.

(Sœur Clotilde nous montre un téléphone portable de fonction à partir duquel elle enregistre le début et la fin de l’intervention après avoir badger sur le code du client mis en place à son domicile).

Un cahier de liaison ou de transmission est également mis à la disposition des intervenants au domicile des bénéficiaires, afin de favoriser la coordination des différentes interventions et un meilleur suivi de la personne assistée. Dans ce support de communication et d’information, je peux prendre connaissance du travail déjà réalisé, de ce qui reste à faire ou ce qui est en cours d’exécution. Par exemple : « Machine à laver mise en route, penser à étendre le linge, repassage à faire … » Ce cahier donne également des informations sur l’état de santé, l’humeur, le ressenti de la personne. Par exemple : Telle personne n’a pas mangé aujourd’hui…

J’essaie de m’adapter aux personnes, à leurs habitudes, leurs pathologies, leur condition de vie,

Les différentes interventions à domicile sont chronométrées pour pouvoir les enchaîner dans la journée. C’est une des difficultés de ce travail : il faut quitter la famille à l’heure, pour ne pas faire attendre la suivante. Dans la plupart des cas, j’ai 15 minutes de déplacement d’un bénéficiaire à un autre. Mais il est parfois impossible de respecter les horaires, à cause des difficultés de circulation et de stationnement.

Au début, je faisais des détours pour aller chez les personnes, ce qui qui rallongeait le trajet. Maintenant, j’ai repéré des raccourcis, les trajets les plus courts pour aller d’un endroit à l’autre. Actuellement, j’effectue les interventions à Sébasac, aux Costes- Rouges, à Onet le Château, au Monastère, à Rodez, à la Primaube, à Druelle.

Ma nouvelle mission est bien différente de la précédente mais c’est aussi un lieu de témoignage. La présence aux personnes, l'écoute et l'aide apportée pour leur bien-être, sont pour moi un moyen de témoigner de ma foi, de témoigner de l'amour et de la présence de Dieu pour chacun. Je n’oublie pas la prière offerte chaque jour au Seigneur en faveur des personnes auprès desquelles j’interviens.

Je redis mon bon souvenir à chacun des paroissiens de la Primaube, un grand merci à Pauline la sécretaire ainsi qu’à Colette et Jocelyne. Que Marie Notre Dame de l’Aube veille sur vous tous et vous soutienne de sa présence.

Merci, sœur Clotilde pour ce témoignage qui permet à nos lecteurs de vous retrouver et de connaître mieux ce métier d’assistant de vie aux familles.