Mot du prêtre

Avril 2024

 Quelles sont nos raisons d’espérer en la Résurrection ?

 

Beaucoup y compris parmi les catholiques pratiquants mettent en doute la réalité de la résurrection du Christ. Mais la foi en la résurrection 

est le noyau central de notre foi chrétienne. Mon propos est largement inspiré de notes prises lors d’une conférence donnée par le Père Jean Rigal, 

qui fût mon professeur à l’Institut catholique de Toulouse.

 

Le Père Rigal soulignait que très souvent l’expression « résurrection des morts » est mal comprise. Beaucoup y voient une sorte de continuité 

de la vie terrestre. Elle serait de l’ordre de l’immortalité et rejoindrait notre désir de survivre.

Mais quand le Symbole des Apôtres proclame « la résurrection de la chair » (la chair est, en langue hébraïque, synonyme de personne) 

il ne s’agit pas seulement de la résurrection des corps, mais bien de la résurrection des « personnes », chair et esprit.

Dans la résurrection, nous gardons notre identité.

Il y a donc à la fois continuité et discontinuité : passage dans une vie autre, un monde autre, radicalement différents de notre vie terrestre.

Paul l’évoque en utilisant l’expression « corps spirituel » (1 Co,15,44) ou encore « vivre avec le Christ » (2 Tm 2,11).

 

Sur quoi s’appuie la foi de l’Eglise en la résurrection ?

Le Père Rigal souligne six raisons solides d’espérer en la résurrection des morts.

 

·         Le tombeau vide.

Ce fait est affirmé par les quatre évangélistes. Ce n’est pas une preuve, comme le rappelle, d’ailleurs, Marie de Magdala. (Jn 20,13). 

Mais le fait est important et plein de signification pour une juste conception du terme « résurrection ».

Elle est une véritable ouverture à un monde autre et à une vie autre.

 

·         Les apparitions.

Tous les évangélistes en témoignent, et l’apôtre Paul, avant eux, dans sa lettre aux Corinthiens (chap. 15) datée du printemps de l’an 56.

Personne ne peut nier que les apôtres y ont cru.

La foi des apôtres est une réalité historique, quelles que soient les explications qu’on en donne. L’initiative des apparitions vient du Christ 

et non des témoins.

Faire de la résurrection le simple produit d’une psychose collective, c’est vouloir nier des faits qui ont pris les onze à rebours de leurs attentes. 

Le Ressuscité a dû s’employer à surmonter l’incrédibilité des siens.

 

·         Un événement fondateur.

C’est à partir de la Résurrection de Jésus que les disciples proclament la divinité du Christ. L’événement change radicalement leur vie et 

donne naissance à la communauté des chrétiens.

Pour eux, la résurrection ne va pas de soi. Ils connaissent, comme Thomas, le doute, le découragement, la tentation de se disperser.

La résurrection va s’imposer à eux. Elle va donner lieu à un témoignage vigoureux de leur part qui va aller jusqu’au martyre.

L’apôtre Pierre, dès sa première prédication proclame « Dieu l’a ressuscité » (Ac 2,14).

Paul déclare : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est illusoire » (1 Co 15, 1-17).

 

·         Supprimer les pages sur la Résurrection, c’est défigurer les Evangiles.

Si les disciples n’avaient pas cru en la résurrection, nous n’aurions pas les Evangiles tels qu’ils sont. La pertinence de l’Evangile serait 

remise en cause.

 

·         Les promesses de Jésus.

Selon les évangiles, à plusieurs reprises, Jésus déclare que nous sommes tous appelés à la résurrection : « Celui qui mange ma chair et boit mon 

sang a la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». (Jn 6, 54).

 

·         La Résurrection est l’accomplissement d’une Vie.

Jésus de Nazareth a passé toute sa vie à lutter contre toutes les formes de mort (physique, morale et spirituelle). Il n’a cessé de remettre

les gens debout. « Lève-toi et marche ».

Il est « le Vivant » par excellence. Il est Celui qui vit et qui donne la vie. « Je suis la vie » ose-t-il proclamer.

 

Conclusion

La résurrection du Christ est dans le droit fil de sa trajectoire terrestre.

Elle est tout à la fois : l’au-delà de son existence terrestre, l’authentification reçue du Père et l’accomplissement de toute une vie.


Bonne et sainte fête de la Résurrection du Christ !

Père Jean-Claude